Echos of immortality/A la recherche du temps perdu

Comme j'ai dit, je trouve que apprendre à peindre est comme apprendre une langue ou un instrument de musique - dans le sens global : travail, progrès, etc. Tout le monde peut le faire, donc.

Le père de ma femme (qui je n'ai pas connu) était militaire. Il a été en Tunisie, avec sa première femme, qui est morte jeune, dans la journée - du typhus.

Madeleine.

Je ne sais pas si elle a appris la langue arabe - je suppose un peu au moins. Je ne sais pas si elle jouait de la musique. Le piano, peut être ? Elle dessinait et peignait des aquarelles - de ça j'en suis sûr.

Mettons qu'un soir elle rentrait et jouait très bien le morceau le plus difficile qu'elle apprenait. C'était éphemere.  Pareil pour ce marchandage avec un vendeur de légumes - elle parlait bien arabe sur le coup là.

Peut être quelque part il y a une très veille dame qui hier rémemorer le concert au cercle des officiers en Tunisie 1936 - et comme Madeleine jouait bien "Pour Elise". Peut être un très vieux monsier Tunisien , en arrosant ses tomates, se souvenait de la dame qui a fait un cadeau à sa femme et comment elle parlait.

J'ai des doutes. Pourtant, accrochés au mur, il y 2 des ses aquarelles. 1936. C'est peut être quasiment tout qui reste d'elle. Un tableau est un objet - et peut durer longtemps.

Madeleine, Tunisie, 1936.